Acheter à deux avec un seul emprunteur : comment s’y prendre ?

Acquérir un bien immobilier en couple est un projet qui peut se révéler complexe, surtout lorsque l’un des deux partenaires ne peut pas emprunter. Comment s’organiser pour acheter à deux avec un seul emprunteur ? Quelles sont les précautions à prendre pour assurer la sécurité juridique et financière de chacun ? Cet article vous apporte des éléments de réponse et vous guide dans la réalisation de votre projet immobilier.

Les raisons d’acheter à deux avec un seul emprunteur

Plusieurs raisons peuvent expliquer le fait d’acheter à deux avec un seul emprunteur. Il peut s’agir d’un problème d’endettement trop important pour l’un des partenaires, d’une situation professionnelle instable ou encore d’une capacité d’emprunt insuffisante. Dans ce cas, il est possible de recourir à différentes solutions pour permettre au couple de réaliser son projet immobilier.

La mise en place d’une SCI (Société Civile Immobilière)

L’une des options possibles pour acheter à deux avec un seul emprunteur est la création d’une Société Civile Immobilière (SCI). La SCI permet aux partenaires d’être associés dans une société dont l’objet est l’acquisition, la gestion et la transmission de biens immobiliers. Les parts sociales sont réparties entre les associés en fonction de leur apport initial.

Cette solution présente plusieurs avantages : elle permet aux partenaires d’organiser leur projet immobilier en fonction de leurs capacités financières respectives, et de prévoir les conditions de gestion et de cession du bien en cas de séparation ou de décès. De plus, la SCI offre une certaine souplesse dans la répartition des charges et des revenus locatifs.

Cependant, la mise en place d’une SCI peut également présenter des inconvénients, notamment en termes de coûts (immatriculation, comptabilité) et de responsabilité : les associés sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

Le choix du régime matrimonial

Pour les couples mariés, le choix du régime matrimonial est un élément clé pour sécuriser leur projet immobilier. En effet, certains régimes permettent de protéger l’époux qui n’emprunte pas en cas de difficultés financières rencontrées par l’autre époux.

Par exemple, le régime de la séparation de biens permet à chaque époux d’être propriétaire à part égale du bien immobilier, même si l’un des deux n’a pas participé au financement. Ainsi, en cas de problèmes financiers pour l’emprunteur, les créanciers ne pourront pas saisir la part du bien appartenant à l’autre conjoint.

La convention d’indivision

Pour les couples non mariés ou pacsés, il est possible de conclure une convention d’indivision. Ce contrat permet aux partenaires d’organiser la propriété du bien immobilier selon leurs volontés, en déterminant par exemple la répartition des parts entre eux et les modalités de gestion du bien.

La convention d’indivision peut également prévoir des clauses de rachat ou de préemption en cas de séparation ou de décès, afin d’assurer la sécurité financière de chacun. Toutefois, il est important de noter que cette solution ne protège pas totalement l’indivisaire qui n’emprunte pas en cas de difficultés financières rencontrées par l’autre partenaire.

Le recours à un prêt in fine

Dans le cas où un seul des partenaires peut emprunter, il est possible d’envisager un prêt in fine. Ce type de prêt consiste à rembourser uniquement les intérêts pendant la durée du crédit, et à rembourser le capital en une seule fois à l’échéance du prêt. Ce dispositif permet à l’emprunteur de bénéficier d’une capacité de financement plus importante et peut ainsi faciliter l’acquisition du bien immobilier.

Cependant, cette solution présente également des risques : si l’emprunteur n’est pas en mesure de rembourser le capital à la fin du prêt, le bien immobilier pourra être saisi par la banque. Il est donc important d’évaluer avec précision sa capacité à épargner et à rembourser le capital avant de souscrire un prêt in fine.

En conclusion, acheter à deux avec un seul emprunteur nécessite une organisation rigoureuse et une bonne connaissance des dispositifs légaux et financiers disponibles. Il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel (notaire, conseiller en gestion de patrimoine) pour choisir la solution la plus adaptée à sa situation et sécuriser au mieux son projet immobilier.

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